RICARDO CARVALHO DE OSTOS & CHRISTIAN DELECLUSE UNIT

RICARDO CARVALHO DE OSTOS & CHRISTIAN DELECLUSE UNIT
École Spéciale d'Architecture
Dip/M.Arch Unit 2011/2012
Assistant: Marysol Kraviez

1.12.11

cycle de conférences sur la robotique au collège de France

http://www.college-de-france.fr/media/laumond/UPL71411_affichette_cours_Jean_Paul_Laumond_4_2_.pdf

23 janvier 50 ans de recherche en robotique
16 h Robotique : champs scientifiques et diffusions technologiques
17 h Les robots parallèles rapides, François Pierrot, Directeur de Recherche, CNRS

30 janvier 40 ans de recherche en robotique autonome
16 h Percevoir, décider, agir : l’organisation des calculs
17 h L’action délibérée : planification et apprentissage en robotique,
Malik Ghallab, Directeur de Recherche, CNRS

6 février Vers une théorie de l’action anthropomorphe
16 h Les espaces de l’action : systèmes redondants et algèbre linéaire
17 h Simplexité et complexité : des concepts communs au cerveau et aux robots ?
Alain Berthoz, Professeur Honoraire au Collège de France

13 février Rouler, voler
16 h Robotique mobile et non holonomie : de la complexité de garer sa voiture
17 h Des insectes aux robots aériens,
Nicolas Franceschini, Directeur de Recherche Émérite, CNRS

20 février Mouvement, calcul et déterminisme
16 h Planification de mouvement : approches déterministes
17 h La planification de mouvement : approches probabilistes,
Jean-Claude Latombe, Professeur, Université de Stanford

27 février Géométries de la manipulation
16 h Planification de tâches de manipulation
17 h Les bases physiques du sens du toucher,
Vincent Hayward, Professeur, Université Pierre et Marie Curie

5 mars Les dérivées du mouvement
16 h Deux problèmes mathématiques ouverts en robotique mobile
17 h Des robots avec les hommes, Oussama Khatib, Professeur, Université de Stanford

12 mars Le corps et sa structure
16 h Locomotion humaine et humanoïde : fondements calculatoires.
17 h Comment le corps façonne la manière de raisonner ?
Rolf Pfeifer, Professeur, Université de Zürich.

19 mars Robotique et innovation : deux cas d’étude
16 h La valeur du mouvement en prototypage virtuel
17 h Stratégies de développement en robotique humanoïde,
Bruno Maisonnier, Président Directeur Général, Aldebaran Robotics.

12 / 13 juin Colloque de clôture : Robotics : Science and Technology
Le colloque se fera en langue anglaise, avec la participation de Mike Brady, Rod Brooks, Paolo Dario, Gerd Hirzinger, Hirochika Inoue, Mitsu Kawato, Yoshi Nakamura, Russ Taylor.

J'en profite également pour donner un lien vers un site communautaire français dédié à la robotique : http://www.cubernetes.com/

25.11.11

colloque à malaquais mercredi 30 novembre

festival de science-fiction le 10 décembre

Jean-Luc Rivera nous a transmis le programme de l'édition 2011 du Festival de l'Imaginaire de Sèvres.

La Bibliothèque - Médiathèque de Sèvres, le Sel et l’esc@le proposent un voyage à travers le monde de l’Uchronie dans le cadre des 8es Rencontres de l’Imaginaire. Expositions, conférences, débats et rencontres d’auteurs nous emmènent dans des espaces spatio-temporels où les frontières du passé, du présent et du futur se mêlent au point de nous perdre, pour notre plus grand plaisir de lecteurs ! La journée phare du samedi 10 décembre tente de répondre à la question du maître d’oeuvre de ces rencontres, Jean-Luc Rivera : qu’est-ce que l’Uchronie dans la littérature de science-fiction ?


- Le Sel :

Samedi 10 décembre 2011

Remise du Prix « ActuSF de l’Uchronie » à 10 h 30
En présence de François Kosciusko-Morizet, maire de Sèvres et vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine. Réalisation du trophée : Bernard Quéruel, peintre-sculpteur.

Rencontres/Dédicaces 10 h 30 – 18 h 30
60 auteurs, illustrateurs, associations et éditeurs passionnés par la littérature de sciencefiction, par le fantastique et la fantasy rencontrent les lecteurs.
Avec la participation de la librairie « O’Merveilles » www.omerveilles.com


Expositions du 17 novembre au 18 décembre :

• Décollages
Réalisation Philippe Curval. L’auteur livre une de ses sources d’inspiration à travers une série d’oeuvres graphiques : « Le photomontage, puis le collage numérique que je nomme désormais “décollage”… J’arrache des images à la réalité pour les juxtaposer dans un ensemble cohérent, mais dissonant… »

• Les Univers de Nicolas Fructus
15 planches du dessinateur présentent ses univers graphiques où se croisent, onirisme, fantastique et science-fiction.

• Qu’est-ce que l’Uchronie ?
Des réponses à travers des textes, des objets et des illustrations. Réalisation ActuSF.


- L'Esc@le :
Exposition du 8 novembre au 10 décembre :

• Eléments du Rêve
Sabine Bohnke, artiste sévrienne et autodidacte en peinture, nous livre son « regard intérieur ».


Conférences/Rencontres/Débats - Samedi 10 décembre :

• 11 h 30 - 12 h 30 - « Le Steampunk »
Étienne Barillier, auteur d’un ouvrage de référence chez « Les Moutons électriques », Bibliothèque des Miroirs, retrace l’esthétique baroque et démesurée de ce genre littéraire.

• 14 h - 15 h - « Le fantastique »
René Réouven, Jacques Baudou. Auteurs, critiques et essayistes, ils tenteront de décrypter le genre et son « voisinage » avec la science-fiction.

• 15 h 15 – 16 h 15 - Joseph Altairac présente Jacques Sadoul, invité d’honneur
Éditeur et auteur majeur de romans de science-fiction et fantastique, il a créé et dirigé la collection « Science-fiction » chez J’ai lu.

• 16 h 30 – 17 h 30 - « Les détectives de l’étrange »
Richard Nolane, Serge Lehman, Marc Madouraud. Modérateur Xavier Mauméjean.


- Bibliothèque-Médiathèque :

Exposition du 8 novembre au 10 décembre :

• Les Voyageurs du temps (Tout public)
Un choix de chromolithographies du début du XXe siècle invite le lecteur à un voyage temporel, issu du décor futuriste et des machines extraordinaires dont s’est inspiré H.G. Wells… Réalisé par la galerie parisienne « Le Hérisson Lunaire ».

• Les Contes du Ça-me-dit (Dès 6 ans)
Anne Paoli et Hélène Vermeulin, des Conteurs de Sèvres, racontent Voyage dans le temps.

Pendant toute la durée des 8es Rencontres de l’Imaginaire, la Bibliothèque-Médiathèque propose une sélection de romans, films, documentaires, bandes dessinées pour tous les âges.

27.10.11

Pin Up Ricardo

As expected, we will have a tutorial / Pin Up with Ricardo to discuss about our experiments.
This meeting is gonna be tomorrow ( Friday) at 10.30. Everything needs to be readyat 10.30 as Ricardo wants us to watch a pre-jury with him at 12.00.
Good luck.

16.10.11

Bruno Latour

excellent article en ligne sur les technologies, la magie, la religion, le pouvoir, la modernité et les hommes...

12.10.11

Ray Kurzweil

Special Tracks sur Arte de la semaine dernière: pleins de reportages de Ray Kurzweil, théoricien du transhumanisme et de la singularité technologique!!
Check it out!!

Marshall Mc Luhan : théoricien des médias et des cultures numériques

deux installations sont actuellement présentées au centre culturel canadien sur le travail de Marshall Mc Luhan.
L'occasion de (re)découvrir une oeuvre fondamentale, qui illustre la façon dont les environnements technologiques nous influencent au-delà des informations qu'ils nous transmettent. Une référence incontournable...

Un site est consacré à son oeuvre et aux évènements en lien avec sa pensée.


Pour finir, une citation :

'Today, when we have extended all parts of our bodies and senses by
technology, we are haunted by the need for an outer consensus of technology
and experience that would raise our communal lives to the level of a
world-wide consensus'.

* McLuhan, M 1964, Understanding media :the extensions of man,
Signet books, New York p.105.

www.v2.nl

SITE TRES INTERESSANT
Leur publications sont completement en liens avec les thématiques de notre "atelier"

10.10.11

olivier Ratsi : entre "réel" et "virtuel"

Olivier Ratsi - Anarchitec³ from LE CUBE on Vimeo.

livre : la chair mutante

extrait de la présentation de l'ouvrage de Denis Baron :

"Les nouvelles technologies ont engendré une révolution culturelle et cognitive qui a changé notre rapport au monde. Tout comme avant elle l’écriture, puis l’imprimerie au XVe siècle, avaient profondément transformé les modes de représentation sur fond d’inquiétude devant un monde qui bascule dans ses repères, avec ses peurs et ses êtres diaboliques envahissant ce nouveau monde. Dante l’a évoqué dans des scènes infernales, ou encore Jérôme Bosch dans l’un de ses célèbres triptyques, Le Jugement dernier, où l’enfer grouille d’animaux fabuleux et autres petits démons hybrides et où faune, flore et formes humaines se mélangent dans une vision fantastique.

Ce thème d’un corps mutant ébranle plus qu’il n’y paraît notre définition de l’identité humaine d’autant qu’aujourd’hui les technologies touchent à l’essence même de l’homme et à son devenir en s’immisçant dans le vivant. Une ère « biotech » qui nous interroge sur les limites de l’humain, ses frontières, ses possibles et nous questionne sur la distinction fondamentale entre naturel et artificiel, nature et technologie, entre l’humain et la machine.
Pour nous, les vivants d’hier encore présents dans cette nouvelle fabrique du monde de demain, notre histoire de l’humanité comme genre biologique ne nous permet plus de penser le monde en son état actuel. Ce qui se narre ici est une histoire différente de la vie sur la planète Terre, d’un monde sur le point d’exister à la limite du réel et de l’imaginaire et qui questionne, non seulement le statut du vivant à partir du devenir réel de l’imagination, mais aussi le statut des images comme forme du devenir réel du possible.

Avec leurs moyens spécifiques, les artistes interrogent avec ironie et détermination ce vertige d’une maîtrise de soi qui fait du corps un objet sans cesse à reconfigurer. De la déclinaison du corps en désuétude à sa reconfiguration comme chair, ils engagent une réflexion pour contrer les peurs ancestrales d’un monde en mutation et pour en révéler non pas les manques, mais les potentialités.

La Chair mutante - fabrique d’un posthumain montre que pour penser aujourd’hui il faut savoir conjuguer les puissances de l’imaginaire, et interroge l’art comme un laboratoire où se fabrique une reconfiguration du sensible pour appréhender ce quelque chose de la “nature” humaine qui est en mutation."

la technologie comme symbole du "progrès"...

[pixel] : le numérique envahit la planète !

9.10.11

intelligence artificielle

une liste des ordinateurs les plus célèbres avec un billet consacré à chacun d'entre eux...

simondon : une pensée de la technique

excellent article en ligne sur simondon.

Quelques citations extraites de l'article :


« Cette étude est animée par l’intention de susciter une prise de conscience du sens des objets techniques. La culture s’est constituée en système de défense contre les techniques ; or, cette défense se présente comme une défense de l’homme, supposant que les objets techniques ne contiennent pas de réalité humaine. Nous voudrions montrer que la culture ignore dans la réalité technique une réalité humaine, et que, pour jouer son rôle complet, la culture doit incorporer les êtres techniques sous forme de connaissance et de sens des valeurs.[…]

L’opposition dressée entre la culture et la technique, entre l’homme et la machine, est fausse et sans fondement ; elle ne recouvre qu’ignorance ou ressentiment. Elle masque derrière un facile humanisme une réalité riche en efforts humains et en forces naturelles, et qui constitue le monde des objets techniques, médiateurs entre la nature et l’homme.[…]

Devant ce refus défensif, prononcé par une culture partielle, les hommes qui connaissent les objets techniques et sentent leur signification cherchent à justifier leur jugement en donnant à l’objet technique le seul statut actuellement valorisé en dehors de celui de l’objet esthétique, celui de l’objet sacré. Alors naît un technicisme intempérant qui n’est qu’une idôlatrie de la machine[…].

Nous voudrions précisément montrer que le robot n’existe pas, qu’il n’est pas une machine »3.

réflexion sur la matérialité

Figurant en introduction de l'exposition immatériaux qui eut lieu au centre pompidou en 1985 (exposition sur la condition post-moderne), le texte suivant définit de façon négative ce que pourrait être l'immatérialité.

le post-modernisme selon J-F Lyotard

• Jean-François Lyotard
Le Postmoderne expliqué aux enfants, Galilée, Paris, 1986
 (et 2005)
Correspondance 1982-1985
Extrait, pp. 133-134
à Thomas Chaput
Rome, le 12 avril 1985


La pensée et l’action des XIXe et XXe siècles sont gouvernées par l’Idée de l’émancipation de l’humanité. Cette idée s’élabore à la fin du XVIIIe siècle dans la philosophie des Lumières et la Révolution française. Le progrès des sciences, des techniques, des arts et des libertés politiques affranchira l’humanité tout entière de l’ignorance, de la pauvreté, de l’inculture, du despotisme et ne fera pas seulement des hommes heureux, mais, notamment grace à l’École, des citoyens éclairés, maîtres de leur destin.

De cette source naissent tous les courants politiques des deux derniers siècles, à l’exception de la réaction traditionnelle et du nazisme. Entre le libéralisme politique, le libéralisme économique, les marxismes, les anarchismes, le radicalisme IIIe République, les socialismes, les divergences, même violentes, pèsent peu auprès de l’unanimité qui règne quant à la fin à atteindre. La promesse de la liberté est pour tous l’horizon du progrès et sa légitimation. Tous conduisent ou croient conduire à une humanité transparente à elle-même, à une citoyenneté mondiale.
Ces idéaux sont en déclin dans l’opinion générale des pays dits développés. La classe politique continue à discourir selon la rhétorique de l’émancipation. Mais elle ne parvient pas à cicatriser les blessures qui ont été faites à l’idéal “moderne” pendant quelque deux siècles d’histoire. Ce n’est pas l’absence de progrès, mais au contraire le développement technoscientifique, artistique, économique et politique qui a rendu possible les guerres totales, les totalitarismes, l’écart croissant entre la richesse du Nord et la pauvreté du Sud, le chômage et la “nouvelle pauvreté”, la déculturation générale avec la crise de l’École, c’est-à-dire de la transmission du savoir, et l’isolement des avant-gardes artistiques (et aujourd’hui pour un temps leur reniement).

On peut mettre des noms sur toutes ces blessures. Ils parsèment le champ de notre inconscient comme autant d’empêchements secrets à la tranquille perpétuation du “projet moderne”. Sous prétexte de sauvegarder ce dernier, les hommes et les femmes de ma génération ont en Allemagne, depuis quarante ans, imposé à leurs enfants le silence sur l’”intermède nazi”. Cet interdit opposé à l’anamnèse vaut comme un symbole pour tout l’Occident. Peut-il y avoir progrès sans anamnèse? L’anamnèse conduit, à travers une douloureuse élaboration, à élaborer le deuil des attachements, des affections de toutes sortes, amours et terreurs, qui sont associés à ces noms. J’ai admiré que l’autorité fédérale fasse creuser dans l’utopique gazon du Mall à Washington la sombre tranchée éclairée aux bougies qui a nom “Monument aux morts du Vietnam”. Pour l’instant nous n’en sommes qu’à une mélancolie vague, “fin de siècle”, inexplicable apparemment.

Ce déclin du “projet moderne” n’est cependant pas une décadence. Il s’accompagne du développement quasi exponentiel de la technoscience. Or il n’y a pas, et il n’y aura plus jamais, de perte et de recul dans les savoirs et les savoir-faire, sauf à détruire l’humanité. C’est une situation originale dans l’histoire. Elle traduit une vérité ancienne qui éclate aujourd’hui avec une évidence particulière. Jamais la découverte scientifique ou technique n’a été subordonnée à une demande issue des besoins humains. Elle a toujours été mue par une dynamique indépendante de ce que les hommes peuvent juger souhaitable, profitable, confortable. C’est que le désir de savoir-faire et de savoir est incommensurable à la demande du bénéfice qu’on peut espérer de leur accroissement. L’humanité s’est toujours trouvée en retard sur les capacités de comprendre, les “idées” et d’agir, les “moyens”, qui résultent des inventions, des découvertes, des recherches, et des hasards.

Aujourd’hui trois faits sont remarquables la fusion des techniques et des sciences dans l’énorme appareil technoscientifique; la révision dans toutes les sciences, non seulement d’hypothèses, même de “paradigmes”, mais de modes de raisonnement, de logiques considérées comme “naturelles” et imprescriptibles: les paradoxes abondent dans la théorie mathématique, physique, astrophysique, biologique; enfin la transformation qualitative apportée par les technologies nouvelles: les machines de la dernière génération accomplissent des opérations de mémoire, de consultation, de calcul, de grammaire, de rhétorique et de poétique, de raisonnement et de jugement (expertise). Elles sont des prothèses de langage, c’est-à-dire de pensée, encore sommaires mais appelées à se raffiner dans les prochaines décennies quand leurs logiciels seront à la mesure de la complexité des logiques utilisées dans les recherches de pointe.

Il est devenu évident, après coup, que les travaux accomplis par les avant-gardes artistiques depuis plus d’un siècle s’inscrivent dans un processus parallèle de complexification. Celle-ci porte sur les sensibilités (visuelles, auditives, motrices, langagières), et non sur les savoir-faire ou les savoirs. Mais la portée philosophique ou si l’on veut le pouvoir de réflexion, que ces travaux comportent, n’est pas moindre dans l’ordre de la réceptivité et du “goût” que ne l’est celle de la technoscience en matière d’intelligence et de pratique.

Ce qui s’esquisse ainsi comme un horizon pour ton siècle est l’accroissement de la complexité dans la plupart des domaines, y compris les “modes de vie”, la vie quotidienne. Et une tâche décisive est par là circonscrite: rendre l’humanité apte à s’adapter à des moyens de sentir, de comprendre et de faire très complexes qui excèdent ce qu’elle demande. Elle implique au minimum la résistance au simplisme, aux slogans simplificateurs, aux demandes de clarté et de facilité, aux désirs de restaurer des valeurs sûres. Il apparaît déjà que la simplification est barbare, réactive. La “classe politique” devra, elle doit déjà, compter avec cette exigence, si elle ne veut pas tomber en désuétude, ou entraîner l’humanité avec elle dans sa perte.

Un nouveau décor se met en place lentement. À grands traits: le cosmos est la retombée d’une explosion; les débris s’éparpillent encore sous la poussée inaugurale; les astres en brûlant transmutent les éléments; leur vie est comptée; celle du soleil aussi; la chance que la synthèse des premières algues ait lieu dans l’eau sur la Terre était infime; l’Humain est encore moins probable; son cortex est l’organisation matérielle la plus complexe qu’on connaisse; les machines qu’il engendre en sont une extension; le réseau qu’elles formeront sera comme un deuxième cortex, plus complexe; il aura à résoudre les problèmes d’évacuation de l’humanité ailleurs, avant la mort du soleil; le tri entre ceux qui pourront partir et ceux qui sont voués à l’implosion a commencé, sur le critère du “sous-développement”.

Ultime atteinte au narcissisme de l’humanité: elle est au service de la complexification. Ce décor est dressé dans l’inconscient des jeunes, dès maintenant. Dans le tien.

8.10.11

"useless" use of new technologies

le projet d'escalier de l'agence atmos rappelle étrangement les formes de l'art nouveau. Les nouvelles technologies annoncent-elles le retour de l'ornement en architecture ?

sur l'utilité du blog dans la perspective d'une maieutique de la pensée

"témoignage" d'un utilisateur de blog qui explique comment le fait de tenir un blog lui a permis de confronter petit à petit ses idées et l'a ainsi aidé dans ses différentes entreprises d'écriture de mémoires/livres. Un peu l'idée du rôle que ce blog pourrait avoir dans le cadre de la filière : la possibilité de poster au fur et à mesure des ébauches de réflexion sur les thèmes qui vous intéressent.

http://observersroom.designobserver.com/alexandralange/post/thinking-in-tumblr/30088/

exemple d'utilisation de processing : visualiser la propagation d'une information

Le NY Times, en collaboration avec l'artiste Jer Thorp, ont développé le projet Cascade avec Processing afin de permettre la visualisation de la façon dont une information se propage en temps réel sur twitter et les commentaires ajoutés par les internautes. A noter que cette technologie permet également d'identifier les personnes clée qui retransmettent les informations...

Pour plus d'info sur ce sujet : le blog free.art bureau

5.10.11

Réflexions sur la Ville (par la fiction)

Projets de Factory Fifteen, studio d'animation composé d'anciens membres d'un 3e cycle "Archi et Animation" à la Bartlett (Londres)

GOLDEN AGE - SIMULATION et SOMEWHERE (part 1 et 2)
Paul Nicholls
1er Prix CG-Architect 2011
(Recruté par S. Spielberg!)

"THE GOLDEN AGE is a film which speculates on a simulated architecture. It is concerned with technology, synthetic programmed spaces, and the temporality of our immediate conceived environment, physical or otherwise."

Paul Nicholls




2.10.11

vie artificielle : regards artistiques et scientifiques

"Artificial life is the study of manmade systems exhibiting behavior characteristic of natural living systems. Via attempted simulation of "life analagous" behaviors on computers and other artificial media, it complements the traditional approach of the biological sciences, whose mode of functioning is the analysis of living creatures. In its extension of the empirical foundations of biology beyond the carbon chains of earth-based organisms, artificial life can contribute to theoretical biology by situating life as we know it in the broader context of life as it might be." Chris Langton, Artificial Life, Santa Fe, 1988.

Pour démarrer sur ce sujet, on peut se référer sur internetActu à une série d'articles intéressants sur la vie artificielle à l'occasion d'un colloque qui s'est tenu en août 2011 à la Cité Internationale intitulé "Vie artificielle, retour aux origines”.
En résumé, après un rappel historique, l'article rappelle les objectifs initiaux que s'étaient fixés Christopher Langton et ses acolytes : créer une vie "in silico", c'est-à-dire des organismes artificiels qui seraient capables de se reproduire, de muter, etc.
J. Doyne Farmer a proposé, en 1990, une liste de critères qui permettent de déterminer si un système est vivant ou non :
1- La vie est une structure dans l'espace-temps, plutôt qu'un objet matériel spécifique.
2- La vie implique un mécanisme d'autoreproduction.
3- Un être vivant comprend une description de lui-même qu'il utilise pour se reproduire (Exemple : ADN).
4- Un être vivant possède un métabolisme qui convertit la matière ou l'énergie de l'environnement dans les formes et les fonctions utiles à l'organisme.
5- Un être vivant interagit fonctionnellement avec son environnement.
6- Un être vivant est composé d'un ensemble de structures interdépendantes qui constituent son identité.
7- Une forme vivante reste stable malgré les perturbations dues à l'environnement (Exemples : redondance des gènes, processus de guérison).
8- Les êtres vivants ont une capacité d'évolution au niveau des générations successive de l'espèce (Exemple : mutation génétique).

Si cette tentative de production d'une forme de vie artificielle n'a pas vraiment aboutie, les expériences menées notamment autour du "jeu de la vie" de Conway ont participé à populariser des concepts importants comme celui d'émergence (qui caractérise une propriété qui "apparait" lorsqu'on associe plusieurs éléments entre eux, par exemple, la conscience ou la vie sont des propriétés émergentes) ou du chaos (systèmes régis par des lois mais qu'une forme de sensibilité extrême aux conditions initiales rend totalement imprédictibles en pratique).


Un certain nombre d'artistes se sont inspirés des recherches sur la vie artificielle pour développer une réflexion sur le vivant, comme par exemple Louis Bec, premier zoosystémicien dont les projets ne manquent pas d'ironie et de poésie (ex : son projet de mise en réseau de poissons électriques situés dans des lacs distants afin qu'ils puissent communiquer entre eux, ou bien son bestiaire issu de ses travaux d'épistémologie fabulatoire, où il imagine des espèces animales qu'il décrit selon des planches anatomiques et des traités d'observation de leur comportement.

dessin du Vampyroteuthis infernalis


Son "Vampyroteuthis infernalis" en photo, a inspiré tout un livre écrit avec le philosophe Vilém Flusser dont voici un extrait :

"The strategy of the art of the vampyroteuthis, for example his skin paintings, can be sketched as follows: he experiences something new and attempts to store this new thing in his memory, to assign it a place next to the information already there. He determines that the new thing cannot be classified, that it doesn't fit. His thoughts have to be rearranged, they have to be adapted to the new experience. His mind is shocked by the new thing, which has to be worked through (what we humans call "creative activity"). This creative astonishment flows through his entire organism, it captures him, and the chromatophores on his skin surface contract and secrete pigments. At the same time he experiences an artistic orgasm, during which the ejaculated colors on the skin are presented in vampyroteuthic code. His partner is provoked and made curious by the new thing articulated in this way. This curiosity seduces the mate to copulate. It becomes a dialogue, during which the new experience will also enter the mind of the partner, to be stored there. How it moves to other vampyroteuthes, how it becomes part of the general vampyroteuthic dialogue, cannot be ascertained here. But in any case, the newly acquired information has been taken up by the vampyroteuthic dialogue - and as long as there are vampyroteuthes, it will be retained."




Peu à peu, la recherche sur la vie artificielle s'est orientée vers l'hybridation des espèces, et entre une espèce vivante et une forme d'intelligence "artificielle", rejoignant peu à peu vers les préoccupation de ceux qui expérimentent autour de la figure du cyborg (cf post à venir).

Eduardo Kac est un artiste phare du mouvement de bio-art, qui s'interroge sur les évolutions biotechnologiques en tentant par exemple des expériences de croisement génétiques entre espèces animales et végétales : la plantanimal Eudonia.

Le lapin "alba" porteur de la protéine GFP qui le rend potentiellement fluorescent dans le noir.

La plantanimal "Edunia" (espèce hybride humain / plante issue de manipulations génétiques)



Le mouvement cyberpunk s'imprègne également de cette culture technologique, avec une approche délibérément contestataire.