"Artificial life is the study of manmade systems exhibiting behavior characteristic of natural living systems. Via attempted simulation of "life analagous" behaviors on computers and other artificial media, it complements the traditional approach of the biological sciences, whose mode of functioning is the analysis of living creatures. In its extension of the empirical foundations of biology beyond the carbon chains of earth-based organisms, artificial life can contribute to theoretical biology by situating life as we know it in the broader context of life as it might be." Chris Langton, Artificial Life, Santa Fe, 1988.
Pour démarrer sur ce sujet, on peut se référer sur internetActu à une série d'articles intéressants sur la vie artificielle à l'occasion d'un colloque qui s'est tenu en août 2011 à la Cité Internationale intitulé "Vie artificielle, retour aux origines”.
En résumé, après un rappel historique, l'article rappelle les objectifs initiaux que s'étaient fixés Christopher Langton et ses acolytes : créer une vie "in silico", c'est-à-dire des organismes artificiels qui seraient capables de se reproduire, de muter, etc.
J. Doyne Farmer a proposé, en 1990, une liste de critères qui permettent de déterminer si un système est vivant ou non :
1- La vie est une structure dans l'espace-temps, plutôt qu'un objet matériel spécifique.
2- La vie implique un mécanisme d'autoreproduction.
3- Un être vivant comprend une description de lui-même qu'il utilise pour se reproduire (Exemple : ADN).
4- Un être vivant possède un métabolisme qui convertit la matière ou l'énergie de l'environnement dans les formes et les fonctions utiles à l'organisme.
5- Un être vivant interagit fonctionnellement avec son environnement.
6- Un être vivant est composé d'un ensemble de structures interdépendantes qui constituent son identité.
7- Une forme vivante reste stable malgré les perturbations dues à l'environnement (Exemples : redondance des gènes, processus de guérison).
8- Les êtres vivants ont une capacité d'évolution au niveau des générations successive de l'espèce (Exemple : mutation génétique).
Si cette tentative de production d'une forme de vie artificielle n'a pas vraiment aboutie, les expériences menées notamment autour du "jeu de la vie" de Conway ont participé à populariser des concepts importants comme celui d'émergence (qui caractérise une propriété qui "apparait" lorsqu'on associe plusieurs éléments entre eux, par exemple, la conscience ou la vie sont des propriétés émergentes) ou du chaos (systèmes régis par des lois mais qu'une forme de sensibilité extrême aux conditions initiales rend totalement imprédictibles en pratique).
Un certain nombre d'artistes se sont inspirés des recherches sur la vie artificielle pour développer une réflexion sur le vivant, comme par exemple Louis Bec, premier zoosystémicien dont les projets ne manquent pas d'ironie et de poésie (ex : son projet de mise en réseau de poissons électriques situés dans des lacs distants afin qu'ils puissent communiquer entre eux, ou bien son bestiaire issu de ses travaux d'épistémologie fabulatoire, où il imagine des espèces animales qu'il décrit selon des planches anatomiques et des traités d'observation de leur comportement.
dessin du Vampyroteuthis infernalis
Son "Vampyroteuthis infernalis" en photo, a inspiré tout un livre écrit avec le philosophe Vilém Flusser dont voici un extrait :
"The strategy of the art of the vampyroteuthis, for example his skin paintings, can be sketched as follows: he experiences something new and attempts to store this new thing in his memory, to assign it a place next to the information already there. He determines that the new thing cannot be classified, that it doesn't fit. His thoughts have to be rearranged, they have to be adapted to the new experience. His mind is shocked by the new thing, which has to be worked through (what we humans call "creative activity"). This creative astonishment flows through his entire organism, it captures him, and the chromatophores on his skin surface contract and secrete pigments. At the same time he experiences an artistic orgasm, during which the ejaculated colors on the skin are presented in vampyroteuthic code. His partner is provoked and made curious by the new thing articulated in this way. This curiosity seduces the mate to copulate. It becomes a dialogue, during which the new experience will also enter the mind of the partner, to be stored there. How it moves to other vampyroteuthes, how it becomes part of the general vampyroteuthic dialogue, cannot be ascertained here. But in any case, the newly acquired information has been taken up by the vampyroteuthic dialogue - and as long as there are vampyroteuthes, it will be retained."
Peu à peu, la recherche sur la vie artificielle s'est orientée vers l'hybridation des espèces, et entre une espèce vivante et une forme d'intelligence "artificielle", rejoignant peu à peu vers les préoccupation de ceux qui expérimentent autour de la figure du cyborg (cf post à venir).
Eduardo Kac est un artiste phare du mouvement de bio-art, qui s'interroge sur les évolutions biotechnologiques en tentant par exemple des expériences de croisement génétiques entre espèces animales et végétales : la plantanimal Eudonia.
Le lapin "alba" porteur de la protéine GFP qui le rend potentiellement fluorescent dans le noir.
La plantanimal "Edunia" (espèce hybride humain / plante issue de manipulations génétiques)
Le mouvement cyberpunk s'imprègne également de cette culture technologique, avec une approche délibérément contestataire.
En voici les premiers balbutiements :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=lLULRlmXkKo
Ce sont les tortues de Grey Walter